Suite Suite

«Mythologie»
Suite illustrée d'après et autour des Métamorphoses d'Ovide
© P.-E. Prouvost d'Agostino, 1997



LES DIEUX


Les conquêtes de Zeus

Léda, Danaé, Europe, Alcmène, Sémélé








 

Conquêtes et Métamorphoses du Roi des Dieux   Suite



 

Présence des Dieux   Suite



 

Histoire des hommes   Suite

    Ce n'est pas la moindre ruse de la fatalité, et des dieux et des mythes que de s'être soumis plaisamment à ce type de métamorphoses - l'histoire officielle ayant piteusement remplacé les théogonies, les Iliade, les Anabase même...

    Mais c'est une autre histoire, dont les hommes se croient maîtres - et qui, peut-être, existe aussi peu que le nuage de fumée, en qui Ixion croyait étreindre l'épouse de Zeus, avant d'être, pour ce blasphème, condamné au supplice éternel de la roue, aux enfers. Il est du reste étrange que ce dernier mythe n'ait pas eu plus de fortune à illustrer le châtiment de l'homme sans dieux - plutôt que le sempiternel Sysiphe : que fait d'autre l'homme ignorant de ses devoirs, et de ses propres mystères - le vaniteux séducteur de fantômes - que de souffrir mille morts semblables, tournant, comme le pauvre Ixion, pour toujours - la vie et le reste - en rond ?)

    Tant qu'il y aura des hommes... Les anciens dieux n'auront à craindre de leur éternité : elle ne sera jamais que la somme de leurs renaissances successives, ornées de tous les masques divers, la somme de leurs vies, parées de multiples apparences, mêlées au jeu des passions du temps, limitées par les bornes des existences humaines, raisonnablement pérennisées par l'art. (Il est rare que ce qu'on nomme pompeusement postérité artistique soit autre chose, pour un artiste, qu'un succès d'estime chez les morts, ou une guerre de tranchée entre ses ayant-droit.)

    Tant que l'art leur insufflera ce qu'on pourrait appeler : sa part d'illusion et de mensonge professionnels, les mythes se chargeront d'être simples sous leur diversité de splendeurs, de richesses et d'éclats ; simples comme un diamant qui étincelle et, aveuglant, emprisonne un éclat de vérité dans le flamboiement de chacune de ses facettes; simples comme un chef d' oeuvre, dont l'apparente complication-même n'est souvent qu'une pudeur, une élégance polie, la signature d'une intelligence qui craint elle-même d'avoir à trop élucider - d'avoir à foudroyer de crainte, de tristesse ou de beauté sous le simple prétexte de n'être pas inutile...

    Paris, Janvier 1997.




 

Suite

Entrée de l'exposition




Suite Suite

«Mythologie»
Suite illustrée d'après et autour des Métamorphoses d'Ovide
© P.-E. Prouvost d'Agostino, 1997